"Ella Fitzgerald - Comme au bon vieux temps du Savoy !"
Tout commence par une coïncidence et une complicité entre Ronald Trisch, le directeur de l’agence musicale d’Allemagne de l’Est et Horst Lippmann, le représentant à Berlin-Ouest de grands artistes américains. En janvier 1967, Ella Fitzgerald est en tournée européenne avec Duke Ellington et son orchestre. Après un concert à Berlin-Ouest, le 25 janvier est jour de relâche. Ils sautent sur l’occasion pour organiser d’une manière un peu aventureuse un « détour » d’Ella à Berlin-Est. 3000 personnes se presseront en ce mercredi soir au Palais de Friedrichstadt à 11 heures du soir. Cette apparition à Berlin-Est sera la seule de sa carrière. Pas de grand orchestre derrière elle mais les 3 exceptionnels musiciens du Jimmy Jones Trio pour l’accompagner.
L’affaire est périlleuse. Karlheinz Drechsel, un des organisateurs, et père de Ulf Drechsel, notre correspondant en Allemagne, décrit dans ses Mémoires, une Ella excessivement nerveuse quand, après avoir traversé Check Point Charlie, elle se retrouve dans les coulisses. Des angoisses inhabituelles hantent ses pensées : ce concert n’est pas comme les autres, elle n’a pas eu assez le temps de répéter, que va penser le public, qu’attend-il d’elle, arrivera-t-elle à le séduire ? Personne ne parvient à la calmer, elle maltraite son éternel mouchoir blanc. Ces idées trottent en boucle dans son esprit au moment où son manager, Norman Granz, entre sur scène, présente les musiciens : Sam Woodyard à la batterie, Bob Cranshow à la contrebasse, Jimmy Jones au piano, puis se contente d’un simple « I think you all know Ella ». Elle entre, murmure un timide « danke schön » et, miracle, les spectateurs l’accueillent par un tonnerre d’acclamations. En moins d’une respiration, le sourire tendu qui marquait ses lèvres se transforme en rire de bonheur. La « First Lady of Jazz » sort de sa torpeur. Elle s’apprête à livrer au public de Berlin-Est un de ses plus mémorables concerts.
The Lost Recordings a réussi à se procurer les bandes analogiques originales de cette performance unique, une en stéréo et une autre en mono. Aucune des deux versions n’était complète. Il a fallu reconstituer le concert et choisir préalablement au travail de restauration, la version de chaque titre qui révélait le plus parfaitement la magie du moment.
Pendant près d'une heure et demie, elle offre au public une vingtaine de titres venus de l'autre côté du mur, alternant les intemporels standards avec les succès du moment des Beatles à Nancy Sinatra...
Il est alors une heure du matin. Le concert devrait se terminer. Mais l’ovation est immense. Le public ne veut pas laisser partir Ella. Elle revient pour donner en bis la chanson de son enfance « A-Tisket, A-Tasket » et une apothéose en forme de « Hello, Dolly ! ». Tard dans la nuit, avant de remonter dans sa voiture, direction Berlin-Ouest, épuisée mais ivre de bonheur, elle confesse à Karlheinz Drechsel : « C’était comme au bon vieux temps du Savoy ! ».
Record 1
Record 2
Ref.: TLR-2304050V
Enregistré au Fredrichstadt-Palast, Berlin-Est, République Démocratique Allemande, le 25.I.1967
STEREO ℗ 1967 DRA, *MONO ℗ 1967 Private Collection
Remastérisé par ℗ & © 2023 THE LOST RECORDINGS
Pressé par Simon Garcia, Marciac
Remasterisé à partir des bandes analogiques originales
33 rpm Lacquer-cuts: Kevin Gray
180g 2-vinyl album
1ère édition numérotée, 3000 copies
"Ella Fitzgerald - Comme au bon vieux temps du Savoy !"
Tout commence par une coïncidence et une complicité entre Ronald Trisch, le directeur de l’agence musicale d’Allemagne de l’Est et Horst Lippmann, le représentant à Berlin-Ouest de grands artistes américains. En janvier 1967, Ella Fitzgerald est en tournée européenne avec Duke Ellington et son orchestre. Après un concert à Berlin-Ouest, le 25 janvier est jour de relâche. Ils sautent sur l’occasion pour organiser d’une manière un peu aventureuse un « détour » d’Ella à Berlin-Est. 3000 personnes se presseront en ce mercredi soir au Palais de Friedrichstadt à 11 heures du soir. Cette apparition à Berlin-Est sera la seule de sa carrière. Pas de grand orchestre derrière elle mais les 3 exceptionnels musiciens du Jimmy Jones Trio pour l’accompagner.
L’affaire est périlleuse. Karlheinz Drechsel, un des organisateurs, et père de Ulf Drechsel, notre correspondant en Allemagne, décrit dans ses Mémoires, une Ella excessivement nerveuse quand, après avoir traversé Check Point Charlie, elle se retrouve dans les coulisses. Des angoisses inhabituelles hantent ses pensées : ce concert n’est pas comme les autres, elle n’a pas eu assez le temps de répéter, que va penser le public, qu’attend-il d’elle, arrivera-t-elle à le séduire ? Personne ne parvient à la calmer, elle maltraite son éternel mouchoir blanc. Ces idées trottent en boucle dans son esprit au moment où son manager, Norman Granz, entre sur scène, présente les musiciens : Sam Woodyard à la batterie, Bob Cranshow à la contrebasse, Jimmy Jones au piano, puis se contente d’un simple « I think you all know Ella ». Elle entre, murmure un timide « danke schön » et, miracle, les spectateurs l’accueillent par un tonnerre d’acclamations. En moins d’une respiration, le sourire tendu qui marquait ses lèvres se transforme en rire de bonheur. La « First Lady of Jazz » sort de sa torpeur. Elle s’apprête à livrer au public de Berlin-Est un de ses plus mémorables concerts.
The Lost Recordings a réussi à se procurer les bandes analogiques originales de cette performance unique, une en stéréo et une autre en mono. Aucune des deux versions n’était complète. Il a fallu reconstituer le concert et choisir préalablement au travail de restauration, la version de chaque titre qui révélait le plus parfaitement la magie du moment.
Pendant près d'une heure et demie, elle offre au public une vingtaine de titres venus de l'autre côté du mur, alternant les intemporels standards avec les succès du moment des Beatles à Nancy Sinatra...
Il est alors une heure du matin. Le concert devrait se terminer. Mais l’ovation est immense. Le public ne veut pas laisser partir Ella. Elle revient pour donner en bis la chanson de son enfance « A-Tisket, A-Tasket » et une apothéose en forme de « Hello, Dolly ! ». Tard dans la nuit, avant de remonter dans sa voiture, direction Berlin-Ouest, épuisée mais ivre de bonheur, elle confesse à Karlheinz Drechsel : « C’était comme au bon vieux temps du Savoy ! ».
Record 1
Record 2
Ref.: TLR-2304050V
Enregistré au Fredrichstadt-Palast, Berlin-Est, République Démocratique Allemande, le 25.I.1967
STEREO ℗ 1967 DRA, *MONO ℗ 1967 Private Collection
Remastérisé par ℗ & © 2023 THE LOST RECORDINGS
Pressé par Simon Garcia, Marciac
Remasterisé à partir des bandes analogiques originales
33 rpm Lacquer-cuts: Kevin Gray
180g 2-vinyl album
1ère édition numérotée, 3000 copies